mardi 25 décembre 2012

Ciseaux, de Stéphane Michaka


Stéphane Michaka est l’auteur d’un polar, la Fille de Carnegie, qu’il avait adapté d’une de ses pièces de théâtre. On le retrouve cette fois avec un roman qui s’attarde sur Raymond Carver et plus particulièrement des relations très particulières qu’il entretenait avec son éditeur.
Ciseaux, c’est le surnom que l’on prête dans la profession à Gordon Lish, éditeur d’une revue littéraire de bonne renommée. Peu d’auteurs trouvent grâce à ses yeux, mais lorsqu’il reçoit le premier manuscrit d’un certain Raymond Carver, il lui reconnaît du talent… ce qui ne l’empêche pas de couper et de réécrire les trois quarts du texte. Il fera de même avec toutes les nouvelles suivantes. En face, on observe un Carver tiraillé entre l’envie d’être publié et l’humiliation de ne pas voir son travail accepter tel quel. Michaka parvient très bien à nous balader d’un côté à un autre, avec un Lish, brutal certes, mais qui semble révéler Carver à lui-même et face à lui un écrivain en proie au doute, qui n’a jamais voulu être minimaliste, et qui questionne à la fois son talent, son intégrité et son envie de reconnaissance.  
Le récit est vif et passionant. Je regrette juste qu’à trois reprises Michaka intègre des nouvelles supposément écrites par Carver. Elles sont censées refléter l’état d’esprit de Carver à certains points charnière de sa vie, mais le changement de rythme et de style a plus perturbé ma lecture qu’autre chose.
  
Ciseaux, de Stéphane Michaka, Ed. Fayard, 270 pages

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