Après « L’Echappée », voilà la deuxième
retraduction de Jim Thompson chez Rivages. Et c’est du lourd ! « The
Killer inside me », un très grand roman, le meilleur que j’ai eu l’occasion
de lire de Thompson.
Lou est adjoint du shérif de la petite ville de Central
City, Texas. C’est un mec gentil. Gentil-gentil, voire un peu couillon. Il a la
mauvaise habitude d’abuser des formules toutes faites et d’énoncer des
lapalissades exaspérantes, mais les gens ne lui en veulent pas trop. C’est un
brave gars.
Voilà pour les apparences.
En fait, Lou est complètement barge. Très intelligent, sans
aucune empathie pour les êtres humains, avec un certain penchant pour le sexe
violent et pour l’assassinat des femmes. Lou Ford, c’est un peu Patrick
Bateman dans les années 50.
Thompson fait preuve d’une finesse incroyable dans l’exploration
de la tête de ce taré. Ce qu’il nous donne à voir, en utilisant Lou comme narrateur, est aussi fascinant que dérangeant.
J’aime aussi l’audace dans la construction du récit. Thompson joue avec nos
nerfs, jongle habilement avec les retours en arrière, instaure du suspense,
nous lâche quelques indices avant de nous dévoiler les stratagèmes toujours
bien vicieux de Lou. Jusqu’à une fin désespérée et brutale qui agit comme un
électrochoc. C’est vraiment brillant. Enfin, quand on sait que des chapitres
entiers avaient été supprimés de la précédente traduction en Série Noire, on ne
peut que saluer l’initiative de retraduction de Rivages.
L’Assassin qui est en moi (The Killer inside me), de Jim
Thompson, traduit de l’anglais (USA) par Jean-Paul Gratias, Ed. Rivages/noir, 270
pages
il faut que je me le procure en vitesse, ce roman me tente vraiment! en plus nouvelle traduction...alors quoi demander de plus ?
RépondreSupprimerN'hésite plus ! D'autant que le choix de faire une nouvelle traduction n'a rien d'une coquetterie. Dans la version Série Noire, il y avait carrément des chapitres entiers qui avaient été coupés...
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