Avec la lecture de l’énorme 2666 de Bolano, j’ai pris pas
mal de retard sur les sorties polar. Pour la reprise, j’ai choisi Carlos Salem
dont j’avais beaucoup aimé « Nager sans se mouiller ». Même s’il n’atteint pas les sommets de ce dernier,
j’ai trouvé « Un Jambon calibre 45 » vraiment plaisant. Le bémol par
rapport à « Nager sans se mouiller » vient de l’intrigue… quasi
inexistante. J’exagère à peine. Notre héros se retrouve du jour au lendemain
forcé à rechercher une jeune inconnue sous peine de se voir offrir un aller
simple pour la morgue. A partir de là Carlos Salem s’amuse à faire déambuler
notre héros dans les rue de Madrid, à le faire rencontrer des femmes aussi
sublimes que vénéneuses tout en se faisant suivre par un tueur à gage au grand
cœur et par un chat moqueur. Mais comme la plume de l’auteur est réjouissante,
à la fois sexy, pleine de malice et de poésie, on se laisse trimbaler sans
rechigner et sans trop prendre ombrage des innombrables digressions et
divagations qu’il nous sert.
Donc pour ceux qui ne connaissent pas encore Carlos
Salem : direction « Nager sans se mouiller ». Pour les autres,
place au jambon.
Un Jambon calibre 45, de Carlos Salem, traduit de l’espagnol
par Claude Bleton, Ed. Actes Sud, 288 pages