« De bons voisins » est tiré d’un fait divers
célèbre aux Etats-Unis, l’assassinat de Kitty Genovese en 1964. La jeune femme fut
agressée à deux reprises puis finalement assassinée dans la rue près de chez
elle. Malgré la durée de l’agression aucun des voisins ne prit la peine d’intervenir
ou d’appeler la police, chacun pensant que quelqu’un d’autre s’en occuperait. Une
règle a été tiré de ce cas d’école : plus les témoins sont nombreux moins
il y a de chance qu’ils agissent.
Ryan David Jahn donne donc son interprétation de cette nuit particulière
en imaginant les vies des voisins passifs. Des vies pour la plupart moroses,
pleines d’angoisses et de désillusions. Tous ces fragments mis bout à bout aurait
pu relever de l’anecdotique mais Ryan David Jahn fait preuve d’un beau style d’écriture
qui nous projette sans peine dans chacune des vies tout en distillant un
redoutable suspense. J’ai pensé à Echenoz ou Jauffret dans certains passages, mais
saupoudré d’une indéniable efficacité américaine.
De bons voisins (Acts of violence), de Ryan David Jahn,
traduit de l’anglais (USA) par Simon Baril, Ed. Actes Sud, 270 pages
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