Quelque part entre « Virgin Suicides » et « Elephant »
de Gus Van Sant, ce beau livre d’Alan Watt nous plonge dans le mal-être d’un
ado. Neil Garvin ne sait plus qui il est, ni ce qu’il veut ou ce qu’il doit
faire. Un père abusif, une mère absente, l’âge adulte qui approche trop
rapidement… Et puis cet accident, au volant de sa voiture, alors qu’il avait
trop bu. Un garçon est percuté. Neil cache le corps. La culpabilité s’installe
et le mal-être tourne alors au violent désespoir.
Le livre m’a beaucoup fait penser au roman « Les âmes
perdues » de Michael Collins. Intrigue proche, même façon de naviguer aux
lisières du polar, de décrire la vie provinciale américaine, et surtout de nous
faire ressentir les désarrois de l’adolescence. Dans le même genre il y a aussi « Rêves
de garçons » de Laura Kasischke. On pourrait en citer d’autres. Et c’est
peut-être le seul petit reproche que je ferais au bouquin qui, même s’il est fort
bien réalisé, m’a semblé un poil déjà-vu. Il n’empêche, c’est une bonne
nouvelle de lui voir offrir une nouvelle vie avec ce passage au poche, 10 ans
après sa publication dans feu La Noire de Gallimard.
Carmen (Nevada), d'Alan Watt, traduit de l'anglais (USA) par Laetitia Devaux, Ed. Le Masque, 350 pages
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