Sous-titré « Monologue pour un crime », « Rien,
plus rien au monde » nous place dans la tête d’une femme pauvre et désespérée.
Ses seuls objets d’évasion : les programmes médiocres de la télévision et
les journaux à sensation. Ils constituent aussi la seule lueur d’espoir qu’elle
voit briller pour sa fille. A 20 ans, si elle continue comme ça, la gamine finira
comme la mère. Mais plutôt que d’essayer de se trouver un mari riche, plutôt
que de postuler pour devenir potiche à la télé ou de s’inscrire à une
télé-réalité, la fille ne trouve rien de mieux que de s’encanailler d’un
immigré tunisien et de dépenser son argent en collectionnant des bibelots… A
croire qu’elle fait tout ça juste pour emmerder sa mère. Si elle s’évertue à ne
pas vouloir comprendre, tout ça risque de mal finir…
Avec sa forme condensée (une cinquantaine de pages), le
texte de Carlotto fait un effet dévastateur. Une fois débuté, le monologue nous
entraîne comme un train fou vers une fin tragique. Les mots nous engloutissent,
on se noie dans cette vie misérable, grise, où surnagent quelques espoirs pitoyables et dérisoires. Carlotto parle de la nouvelle
pauvreté. Les vies sans but où ce que l’on gagne en travaillant permet à peine
de payer le loyer, où l’on ne pense qu’à la façon de régler la prochaine
facture, où l’on noie les soucis dans l’alcool et où l’espoir d’une vie
nouvelle irradie du tube cathodique. Un texte fort mais franchement déprimant.
Rien, plus rien au monde, de Massimo Carlotto, traduit de l’italien
par Laurent Lombard, Ed. Métailié, 70 pages.
Après ça, on a bien le droit de lire un camilleri ou un Nadine Monfils pour rigoler un peu ...
RépondreSupprimerJe vais te faire hurler, mais je ne suis fan ni de l'un, ni de l'autre. Bon, j'ai prévu de rigoler bientôt quand même, avec la sortie de Diable rouge, le nouveau Leonard Pine et Hap Collins. Et eux, mes zygomatiques ont beaucoup de mal à leur résister.
SupprimerTant pis pour camilleri et Monfils.
RépondreSupprimerPine et Collins, c'est génial aussi.