J’ai commencé ce nouveau roman de Thomas H. Cook avec une petite
appréhension. De l’auteur, j’avais adoré « Les Ombres du passé » et
beaucoup aimé « Les Feuilles mortes ». Par contre, mon dernier en
date, « Les Leçons du mal » m’avait pas mal déçu. Je trouvais en
particulier que l’auteur commençait à se répéter. J’étais donc d’autant plus méfiant
lorsque je remarquai que « L’Etrange destin de Katherine Carr » était
une nouvelle fois (comme les trois précédents, donc) construit sur un système de flash-back
et de récit dans le récit.
Et puis une fois l’histoire commencée, toutes mes craintes se sont envolées.
Katherine Carr est une femme qui a mystérieusement disparue en laissant derrière elle un manuscrit. 20 ans plus tard un flic à la retraite mènera l’enquête tout en tentant de distinguer au fil du texte la fiction de la réalité.
Thomas H. Cook est vraiment très doué pour nous raconter des
histoires. L’atmosphère envoûtante et gothique est bien tenue tout le long du
récit. Je regrette un peu la pointe de fantastique qu’y ajoute l'auteur,
pas nécessaire à mon sens, mais qui s’occulte aisément. J’aime par contre beaucoup
les quelques pointes très noires qui percent régulièrement le récit, notamment quand le
narrateur parle de son fils disparu, des visions qui découlent de son
enlèvement, des sévices probables qu’il a subis. Ce sont dans ces terribles moments
que l’on voit que si Thomas H. Cook continue d’utiliser les mêmes structures de
récit, il n’a pas fini d’explorer son thème de prédilection – le mal – et qu’il
a encore beaucoup de choses intéressantes, et émouvantes, à nous dire.
L’Etrange destin de Katherine Carr (The Fate of KatherineCarr), de Thomas H. Cook,
traduit de l’anglais (USA) parPhilippe Loubat-Delranc, Ed. Seuil policier, 300 pages
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