mercredi 9 janvier 2013

Le Criminel, de Jim Thompson


Bon, il fallait bien s’en douter, à enchaîner deux Jim Thompson excellents, je risquais gros en en entamant un troisième. Alors, c'est vrai, « Le Criminel » n’est pas aussi marquant que « L’Assassin qui est en moi » mais c'est tout de même un sacré bon bouquin.
L’histoire s’articule autour d’un fait divers. Un garçon qui aurait violé puis étranglé une jeune fille. L’intérêt n’est pas de savoir si l’accusé est coupable ou non, on ne le saura d’ailleurs pas à la fin. Jim Thompson s’intéresse plutôt à tout ce qui gravite autour de l’affaire en donnant la parole aux acteurs secondaires : famille de l’inculpé, avocats, médias, flics, habitants anonymes qui constituent l’opinion publique… On comprend vite que l’innocence ou la culpabilité du jeune homme ne dépend plus de la simple objectivité des faits, mais répond à une équation complexe dont l’ensemble des variables s’influencent les unes par rapport aux autres. 
Alors, peut-être que le gamin est coupable, peut-être ne l’est-il pas. Ce qui est sûr, c’est que personne n’est innocent. Qu’ils agissent par cupidité ou par ambition, par lâcheté, par méchanceté ou par ignorance, tous joueront sans le savoir un rôle dans cette mécanique absurde. Tous auront leurs propres motivations. A part sans doute celle qui compte vraiment : la recherche de justice.       

Le Criminel (The Criminal), de Jim Thompson, traduit de l’anglais (USA) par Jean-Paul Gratias, Ed. Fayard noir et poche Rivages/noir, 190 pages          

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