Bon, il fallait bien s’en douter, à enchaîner deux Jim Thompson
excellents, je risquais gros en en entamant un troisième. Alors, c'est vrai, « Le
Criminel » n’est pas aussi marquant que « L’Assassin
qui est en moi » mais c'est tout de même un sacré bon bouquin.
L’histoire s’articule autour d’un fait divers. Un garçon qui
aurait violé puis étranglé une jeune fille. L’intérêt n’est pas de savoir si l’accusé
est coupable ou non, on ne le saura d’ailleurs pas à la fin. Jim Thompson s’intéresse
plutôt à tout ce qui gravite autour de l’affaire en donnant la parole aux
acteurs secondaires : famille de l’inculpé, avocats, médias, flics,
habitants anonymes qui constituent l’opinion publique… On comprend vite que l’innocence
ou la culpabilité du jeune homme ne dépend plus de la simple objectivité des
faits, mais répond à une équation complexe dont l’ensemble des variables s’influencent
les unes par rapport aux autres.
Alors, peut-être que le gamin est coupable,
peut-être ne l’est-il pas. Ce qui est sûr, c’est que personne n’est innocent. Qu’ils
agissent par cupidité ou par ambition, par lâcheté, par méchanceté ou par
ignorance, tous joueront sans le savoir un rôle dans cette mécanique absurde.
Tous auront leurs propres motivations. A part sans doute celle qui compte
vraiment : la recherche de justice.
Le Criminel (The Criminal), de Jim Thompson, traduit de l’anglais
(USA) par Jean-Paul Gratias, Ed. Fayard noir et poche Rivages/noir, 190 pages
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