Un livre fascinant d’Alberto Moravia (« Le Mépris »,
« L’Ennui »), psychologique autant que politique, écrit en 1948. L’histoire
d’un jeune garçon qui se rebelle contre le monde bourgeois dans lequel il est élevé et
qui va, petit à petit, au fil d’expériences, s’en détacher. Première étape : s’empêcher d’apprendre. Dormir au lieu d’ouvrir
ses livres de classe. Puis se défaire de tous ses biens matériels en les donnant,
sans contrepartie. Même, et avant tout, les objets qui lui sont le plus cher.
Jeter son argent. Puis cesser progressivement de se nourrir. Diviser les portions
quotidiennes par deux. Puis par trois. Après chacune de ces actions, le jeune garçon
en analyse les effets, les émotions qui les accompagnent, tout en sachant dès
le début vers quoi aboutira inexorablement cette ascèse. Mais c’est justement parce
qu’il touchera la mort de près qu’il pourra alors renaître.
La Désobéissance, d’Alberto Moravia, traduit de l’italien
par Michel Arnaud, Ed. Denoël (en poche aux Ed. Folio Gallimard), 182 pages
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